Dans la tour où le soir glissait comme un soupir,Vivait une princesse au regard fait pour rire,Mais que l’ombre du temps avait doucement terni,Comme un pétale ancien qu’on garde dans un livre jauni.Elle marchait lentement, craignant que chaque pierreNe réveille un souvenir qu’elle voulait taire.Son cœur, vaste autrefois comme un ciel de juillet,Battait désormais plus bas, comme un secret muet.Pourtant, quand la lune posait sa main pâleSur ses cheveux d’argent, un éclat s’emballe :Un reste de lumière, fragile mais tenace,Comme un espoir discret qui refuse qu’on l’efface.Et dans ce souffle-là, si léger qu’il vacille,Elle retrouvait parfois la force d’être fille,Princesse d’un royaume que nul ne voit vraiment,Où la tristesse danse avec le premier vent.M.D.

